Dans toute l’histoire
de l’art, les artistes ont représenté les animaux.
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Dans les grottes, comme
à Lascaux, l’homme préhistorique inspiré par son environnement naturel a
représenté déjà la figure animale sur les parois.
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Les Egyptiens
représentaient bons nombre de leurs
dieux avec des têtes d’animaux.
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Au Moyen-âge, les
artistes dessinaient des bêtes mythiques ou des créatures vulgaires dans les manuscrits
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Au 16ème
siècle, on ne peut pas ne pas penser aux lièvres et aux rhinocéros de Dürer, Dürer qui fut l'un des premiers artistes à voir les animaux comme un
sujet digne d'attention.
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Au 17ème
siècle, on connaît les fameuses scènes de chasse où l’homme s’affronte à
l’animal.
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Au 18ème
siècle, les artistes choisissent de célébrer la beauté et la puissance majestueuses
des animaux dans leurs habitats naturels. Mais aussi, il y a Chardin qui peint
des natures mortes aux animaux vers 1728. Je pense à «
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Au 19ème
siècle, les artistes victoriens peignent des animaux domestiques ou du bétail
(les belles vaches) et en 1885 Van Gogh le très célèbre tableau « La
chauve-souris ».
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Au 20ème
siècle, on parle de la passion du dessin, cher à Picasso. Je pense à ses
taureaux, au Minotaure (mi-homme, mi taureau), oiseaux, chats, chevaux,
crapauds, je pense à tous ses dessins préparatoires au célèbre tableau « Guernica »
(pensez à la douleur et la violence ressenties et présentes dans ce tableau, la
douleur des chevaux qui représentent le peuple et encore la brutalité du taureau).
Et cela me ramène
aux œuvres d’Oumar.
C’est
un peu ce que j’ai ressenti quand je suis allé voir en octobre dernier
l’atelier de Oumar Ball. Je
parle de cette vérité observée. J’ai en effet découvert que Oumar partageait
avec tous ces artistes cette fascination pour cet « autre monde », ce
monde animal au travers de ses dessins, ses aquarelles, ses peintures.
J’ai
fait de cette exposition, un pari audacieux et exigeant. Nous l’avons mûri
depuis plus de 6 mois. Le pari de cette exposition est de faire voir l’animal
en sa vérité, tout à la fois observé et (re)découvert.
Le
choix des œuvres présentées ici, nous permet de nous libérer des jugements
esthétiques (beau/laid).
On ne
peut s’empêcher de penser que cette « beauté animale » ou cette
« laideur animale », est peut-être, comme l’a écrit Baudelaire en
1863, le produit exclusif de l’art qui « par ses moyens permet de
s’élever au-dessus de la nature pour mieux subjuguer les cœurs et frapper les
esprits ». (l’art romantique 1863)
Bien
au contraire, c’est bien à l’œil et à l’esprit que cette exposition parle,
proposant dans sa diversité d’approches de comprendre quel a été le
parcours de l’animal dans l’univers personnel et pictural de Oumar. Pour Oumar
Ball, l’animal, c’est un vrai « sujet ».
Si
certaines toiles ou dessins vont de soi, beaucoup supposent une réflexion. Car le regard porté sur l’animal n’est pas
figé chez Oumar Ball : il varie avec ses humeurs et états d’âme. Il nous
présente ses animaux qu’il appelle « ses voisins » plus vivants que morts, des animaux en phase
de re-Création, animaux encore
présents comme derniers témoignages du Déluge, et animaux dans une paisible
sérénité mais dans une drôle de ville qu’est Nouakchott. Oserai-je poser la
question : Où est Noé ?
Les animaux
sont plus vrais que nature. Oumar comprend Baudelaire dans
son désir de chanter les bons chiens, les pauvres chiens, les chèvres errantes,
les ânes battus, ceux-là même que « chacun
écarte excepté le poète qui les regarde d’un œil fraternel. »
C’est par la pose de l’animal, par le mouvement de leurs têtes, qu’Oumar
rend les liens d’amitié unissant l’adolescent artiste solitaire et l’animal
dont les yeux intelligents semblent dire comme dans le poème de Baudelaire
« Prends moi avec toi et de nos deux
misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur.
Par - Jany Bourdaishttp://www.noorinfo.com/Oumar-Ball-et-L-autre-Monde_a3320.html |
vendredi 11 janvier 2013
Chèvres
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